lundi 2 décembre 2013

Tuerie de Chevaline : l'appel à témoins n'a rien donné

Un mois après le lancement d'un appel à témoins par les gendarmes et le parquet d'Annecy pour tenter de retrouver un motard, la centaine d'appels reçus n'a pas permis de faire avancer l'enquête sur le quadruple meurtre de Chevaline. Pour le procureur de la République, l'année 2014 sera une année décisive.

Ils espéraient relancer l'enquête en suscitant de nouveaux témoignages. Mais un mois après le lancement d'un nouvel appel à témoins par les gendarmes et le parquet d'Annecy, les résultats pour permettre d'élucider le quadruple meurtre de Chevaline, en Haute-Savoie, le 5 septembre 2012, sont maigres, pour ne pas dire inexistants. "L'appel à témoins n'a strictement rien donné d'intéressant à ce jour", explique lundi à MYT1News Eric Maillaud, procureur de la République d'Annecy.
"On est sur moins d'une centaine d'appels, dont quelque uns de l'étranger, mais rien qui n'apporte une information qui déclenche l'enquête dans un sens ou dans un autre. Nous avons surtout eu des appels un peu farfelus de gens qui reconnaissent leur voisin, leur concierge ou le gendarme de la brigade d'à côté", précise-t-il. Ce nouvel appel à témoins était en effet accompagné du portrait-robot d'un homme portant un casque de moto noir avec ouverture latérale, ce qui est peu courant. Ce casque, édité en 8.000 exemplaires, a notamment équipé les gendarmes dans les années 2000.

Pas de nouvel appel à témoins
Cet appel à témoins ne sera pas relancé. "Dans la mesure où le temps passe, nous savons que nous aurons de moins en moins d'appels et bientôt plus du tout. On voulait fermer une porte, maintenant c'est fait", explique le procureur.  "Le travail se poursuit, mais les chances de récupérer ce casque s'amenuisent, ça c'est sûr, précise Eric Maillaud. "On sait depuis fort longtemps que ce sera une enquête longue et complexe. Tant que tous les éléments matériels n'auront pas été exploités, l'enquête se poursuit".
Ces éléments d'enquête, ce sont toutes les données retrouvées dans l'ordinateur de Saad al-Hilli, la recherche et l'analyse de toutes les images de vidéosurveillance. "Depuis le début, on sait qu'on ne pourra pas avoir fini cette exploitation avant septembre 2014. L'année 2014 sera donc une année importante, affirme le procureur. Toutes les pistes restent ouvertes : la piste du côté du frère, l'examen de ses comptes bancaires... L'éventuelle possibilité d'une affaire d'espionnage industriel est un pan de l'enquête qui a démarré relativement récemment et qui avance doucement", poursuit le magistrat.

Une trentaine d'enquêteurs toujours mobilisés
Le 5 septembre 2012, Saad al-Hilli, britannique d'origine irakienne de 50 ans, sa femme et sa belle-mère avaient été tués de plusieurs balles dans la tête sur une route forestière, près de Chevaline. Un cycliste de la région, probable victime collatérale, avait également été abattu. La présence d'un motard près des lieux était connue depuis longtemps par les enquêteurs, mais ils avaient volontairement choisi de ne pas en faire état pour se donner plus de chance d'interpeller un suspect.
Seize mois après cette tuerie, une trentaine d'enquêteurs est toujours mobilisée à temps plein sur cette affaire. Le numéro vert, même s'il ne sera pas relancé, reste actif : il s'agit du 0800 002 950. "On ne peut qu'être patient, vous comme moi", conclut Eric Maillaud
 

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