vendredi 13 décembre 2013

Lorraine : le mystère reste entier après le meurtre du directeur d'école

«Lui… Pourquoi ? » En pleurs, cette mère de famille campée devant l’école Saint-Eloy, reste incrédule. Autour d’elle, c’est l’incompréhension. Dans ce quartier populaire logé en bordure de zone commerciale, non loin du terrain de football, le meurtre de Chanel Mallinger reste un mystère. Depuis la découverte du corps sans vie du directeur de l’école Paul-Verlaine à Woippy, dans la nuit de mardi à mercredi vers 0 h 45, dans une petite rue tranquille du centre de la commune de la banlieue messine, tous les scénarios se croisent et se recroisent. Sans qu’il soit possible, pour l’heure, d’établir une piste plus sérieuse que les autres pour permettre d’élucider l’énigme.
Car de toutes parts, les qualités humaines de Chanel Mallinger sont mises en avant, tant par ses supérieurs de l’académie que par les parents d’élèves. Avant le lancement d’une marche blanche, aujourd’hui (16 h) depuis l’établissement scolaire, une manifestation s’est tenue hier dans le hall de l’établissement, pour rendre hommage au défunt. « Souvent, on me sollicite dans le cadre d’un différend avec tel enseignant ou tel directeur », rappelait hier François Grosdidier, le maire de la commune. « Avec Chanel Mallinger, jamais. C’était un homme apprécié par tous ceux qui le côtoyaient dans le cadre scolaire ».
« Il avait réussi à créer ce lien »
C’était également un homme porté par des valeurs éducatives hors-norme, a développé de manière émouvante l’inspecteur d’académie Gaëtan Felici. « Sa compagne nous a dit qu’il était guidé par deux choses : l’amour de sa famille et ses enfants, et son dévouement pour les élèves de l’école. C’était sa raison de vivre. Cela fait chaud au cœur de vous voir tous ici pour lui rendre hommage. Il avait choisi de venir diriger l’école Paul-Verlaine par vocation. Il voulait créer un lien entre les habitants et l’établissement. Votre présence l’atteste : il avait réussi à créer ce lien avec le quartier ». Des particuliers avaient déposé fleurs et bougies dans les lieux. Pendant que les habitudes reprenaient leurs cours dans le vieux village.
Sur le plan judiciaire, aucune piste n’est privilégiée en particulier par les enquêteurs. L’examen des bandes de vidéo-surveillance de la commune, réputée pour être l’une des plus surveillées par le réseau (80 caméras) pourrait ouvrir sur une piste, laissait-on entendre dans l’entourage des 25 enquêteurs de la PJ messine. De nombreuses interrogations restent sans réponse.
Le profil « sans histoire » de Chanel Mallinger, qui dénote avec la sauvagerie du crime, n’est pas le moindre. Tout comme la position du corps, à la place du passager de son véhicule, où les effets personnels du directeur ont tous été retrouvés, à l’exception de la clé de contact.
L’hypothèse d’une agression crapuleuse ne semble donc pas prioritaire. L’autopsie de son corps s’est achevée hier, en fin de journée.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/12/13/un-meurtre-des-questions

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