Un trio déjà tombé en 2007
«Mais il n’y aura rien d’autre. Un peu de résine quand même, moins d’un kilo, tempère le président de la IIIe chambre correctionnel qui ajoute. Et pas vraiment de clients, de réseau ou d’argent».Ce goût d’inachevé manifesté en introduction par le magistrat illustre le fond d’une affaire commencée sur un renseignement anonyme - «On vous a balancé» - traduit le président à Rabab Mahieddine, 50 ans. Écoutes, surveillances, et tout ce beau monde a été phagocyté presque en moins de temps qu’un go-fast qui remonte de l’Espagne. Trop vite ?
Quand les limiers de la PJ photographient ensemble sur le parking de Carrefour Purpan Corazzin, Mahieddine et Benabadji en train de discuter, difficile de croire qu’il s’agit d’une simple rencontre fortuite. «C’était le cas», affirme tranquille le trio, tombé ensemble en 2007 pour… trafic de drogue et lourdement condamné. «Le hasard», reprend Benabadji à qui ses avocats ont évité la poursuite pour trafic. «Vous, il n’y a ni achat, ni client, ni argent», résume le président. Reste l’association de malfaiteurs «dont on verra si cela masque l’insuffisance de charge comme l’affirme votre avocat», prévient le président. Et malgré des réquisitions de 18 mois ferme avec mandat de dépôt, Me Le Bonjour a obtenu la relaxe. Relaxe également pour un «lieutenant», le plus jeune de la bande, défendu par Me Parra-Bruguière et qui avait deux problèmes : il rencontrait souvent Corazzin, «un ami de détention» et lui avait donné 500 €, «une dette» affirme le prévenu. Le tribunal a considéré qu’il n’avait pas la preuve du contraire.
L'humanité de Me David
Reste les autres qui pouvaient difficilement contester leur implication dans «les dépannages» de poudre. En tête Michel Corazzin, qui, quoi il en dise, apparaît comme un gros dealer reparti au charbon. Il a fallu toute l’humanité, la justesse de la plaidoirie de Me Frédéric David pour éviter «à cet homme qui se rêve membre du grand banditisme» un séjour prolongé en prison. Il a écopé de 18 mois sans maintien en en détention. Un cadeau.Ses «amis», défendus par Mes Axelle Chorier, Anna-Stéphanie Elkiess et Clémence Doumenc ont tous été condamnés à un an ferme, couvert par la détention provisoire. Loin des 30 mois requis par le procureur De Monte. Une vraie satisfaction pour la défense mais, sans surprise, le parquet a fait appel. En attendant, les «anciens» de la schnouf sont libres. Faudrait pas qu’ils retombent trop vite, ça ferait désordre.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/08/04/1683811-quand-les-anciens-retombent-dans-la-schnouf.html
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