vendredi 14 juin 2013

Ouvrier décédé à la citadelle de Blaye : « On essaie de comprendre ce qui s’est passé »

L’échafaudage est encore là, tordu au pied des remparts de la citadelle. Et il y restera encore quelques semaines. Le temps pour les gendarmes de la brigade de Blaye de mener l’enquête afin de déterminer les causes de l’accident qui a entraîné la mort d’un homme de 28 ans mercredi après-midi. Quand la structure métallique est tombée des remparts, David Metche travaillait à son assemblage et a été entraîné dans la chute, une quinzaine de mètres plus bas.
Défaillance matérielle, erreur humaine ? C’est ce que cherche à comprendre le parquet qui a ouvert une enquête. Un expert judiciaire doit se rendre sur les lieux du drame aujourd’hui. Les enquêteurs ont commencé dès hier à entendre des parties en cause, mais aussi des témoins. Car l’accident s’est passé en plein après-midi, sous un soleil très chaud, et beaucoup de gens se promenaient sur les glacis de la citadelle. Quatre collégiens étaient même dans les fossés quand l’échafaudage s’est écrasé sous leurs yeux. Ils ont eu le réflexe d’appeler les secours immédiatement.

« Quelqu’un de confirmé »
En Loire-Atlantique, chez LV Tech, la société en charge de l’échafaudage, on est « accablé ». « Depuis le drame, tout le monde a la tête dans le sac ici », raconte le président de la société Raymond Leveque. Une société qui compte une cinquantaine de monteurs d’échafaudages, habitués aux chantiers d’envergures. C’est LV Tech qui s’occupe par exemple du chantier de la cathédrale de Bordeaux ou de la mairie de Royan. Tout récemment, LV Tech a proposé un devis pour un échafaudage en haut des piles du pont d’Aquitaine.
« C’est la première fois que l’on a un accident grave, témoigne Raymond Leveque. On essaie de comprendre ce qui s’est passé, c’est absolument incompréhensible. »
Le chef d’entreprise indique que David Metche avait rempli un an et demi de mission pour LV Tech. « Il avait une solide expérience et disposait de toutes les formations et de toutes les attestations. C’était quelqu’un de très confirmé. »
L’adjoint sur place
Le chef d’équipe du chantier de Blaye qui a été blessé, mais a pu se maintenir sur le haut des remparts, travaille pour LV Tech depuis huit ans. Il souffre de petites plaies au coude et d’ecchymoses au thorax, mais surtout est en état de choc. « Il a vu tomber son copain », confie Raymond Leveque.
Lionel Wintersheim, l’adjoint au maire en charge du patrimoine fortifié, et donc du chantier sur la courtine sud-est de la citadelle, a pu constater que ce n’est pas seulement la partie de l’échafaudage qui était suspendue qui s’est décrochée, mais qu’une des deux structures posée sur les remparts de part et d’autre des canonnières est également tombée. Il rappelle que cet échafaudage est le même que celui qui était installé juste à côté depuis plus de six mois. L’accident ne serait donc pas dû à des problèmes de calculs de la structure.
Le chantier qui doit durer quatre ans doit permettre de dégager les treize embrasures à canon d’origine sur cette façade de la citadelle. L’architecte doit se rendre sur place ce matin.

http://www.sudouest.fr/2013/06/14/on-essaie-de-comprendre-ce-qui-s-est-passe-1085001-1510.php

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