vendredi 17 mai 2013

Roubaix : le corps de Fatima Bachiri retrouvé trois ans après sa disparition

Un homme de 41 ans a été mis en examen pour assassinat et écroué mercredi soir à Saint-Étienne après la découverte d’ossements identifiés comme étant ceux d’une jeune femme disparue en 2010.
Dimanche, des promeneurs ont découvert des ossements et des lambeaux de vêtements, déterrés par des animaux sauvages, dans une forêt de la commune de Chambles, dans l’agglomération de Saint-Étienne.

« Un coup violent sur le crâne »

Les analyses ADN effectuées lundi ont révélé qu’il s’agissait du corps de Fatima Bachiri, une Algérienne de 32 ans qui avait disparu le 2 juillet 2010, dernier jour de l’année scolaire où elle aurait dû venir chercher ses filles de 10 et 12 ans à l’école publique de Beaulieu (Loire). « Un coup violent sur le crâne avec un objet contondant semble avoir provoqué la mort », a déclaré le procureur adjoint de la République de Saint-Étienne, André Merle. La victime présente un grand trait de fracture.
L’homme interpellé mercredi, sur lequel pesaient des soupçons et qui avait déjà été entendu au cours de l’enquête, était « un proche de sa victime », a commenté le parquet de Saint-Etienne, lors d’une conférence de presse. Le magistrat s’est toutefois refusé à confirmer ou infirmer s’il s’agit du mari de la victime, comme l’indiquent nos confrères du Progrès, invoquant « le respect de la présomption d’innocence et le secret de l’instruction ».

Des vérifications opérées à Roubaix

« Le suspect, un ouvrier du bâtiment actuellement sans emploi, a été interpellé mercredi matin à son domicile de la région stéphanoise. Il tient bien la pression et n’a passé aucun aveu », a précisé le procureur adjoint. L’homme a été mis en examen pour assassinat. « Après la découverte des restes du cadavre identifié grâce à l’ADN, et d’éléments matériels notamment en matière de téléphonie, nous disposons de suffisamment d’éléments graves et concordants justifiant la mise en examen et sous mandat de dépôt du mis en cause », a justifié M. Merle.
La jeune femme avait disparu sans explication au début de l’été 2010 alors qu’elle devait aller chercher ses enfants à l’école Beaulieu à Saint-Etienne. C’est son mari qui avait donné l’alerte, évoquant alors une fugue. Les parents de Fatima, qui résident à Roubaix dans le quartier Moulin-Potennerie avaient eux aussi contacté la police, n’ayant plus de nouvelles de leur fille. Un appel à témoins avait été lancé. Des vérifications avaient été faites à Roubaix. En vain.

Des disputes dans le couple

Une information judiciaire pour assassinat avait été ouverte le 19 juillet 2010. Farouk Bachiri, le mari de Fatima avait été placé en garde à vue, puis libéré. Les enfants du couple avaient alors rejoint leur père. Fatima Bachiri, d’origine algérienne, était arrivée en France avec ses deux filles en fin d’année 2009. Fatima et son mari entretenaient des rapports compliqués. Le couple Bachiri, marié une première fois en 1997, avait divorcé en 2000 pour se remarier en Algérie neuf ans plus tard, avant de revenir en France et de s’installer à Saint-Étienne (Loire). Il a eu deux filles, âgées aujourd’hui de 13 et 15 ans. Les disputes dans le couple, mais aussi avec la famille de Fatima, étaient courantes.
À l’époque de la disparition, Farouk Bachiri avait expliqué aux enquêteurs que la jeune femme aurait fugué à plusieurs reprises du domicile conjugal, mais jamais plus de dix jours d’affilée. Il avait par ailleurs indiqué que son épouse avait quitté l’appartement avec 400 euros en liquide. L’homme s’était constitué partie civile. Un homme qui est aujourd’hui incarcéré et mis en examen pour assassinat.
Les deux enfants du couple ont été récupérés par leurs grands-parents, et sont désormais installés à Roubaix. La famille, dans la douleur, s’est refusée à tout commentaire.

http://www.lavoixdunord.fr/region/roubaix-le-corps-de-fatima-bachiri-retrouve-trois-ans-ia24b0n1255766

Aucun commentaire: