L'hôpital "ne pouvait pas ne pas savoir la procédure". Le
procureur de la République de Bourgoin-Jallieu a critiqué, lundi, le fait que
l'autopsie médico-légale du nouveau-né décédé après un accouchement difficile
dans une maternité
en Isère n'a
pas pu être réalisée, dénonçant le non-respect des procédures post-mortem par
l'hôpital. "Nos services vont récupérer les prélèvements et effectuer une
deuxième analyse. Tout cela est très regrettable, en particulier pour les
parents", a déclaré le procureur, annonçant par ailleurs l'ouverture d'une
information judiciaire pour "homicide involontaire".
L'autopsie médico-légale, prévue vendredi dernier, n'a en effet
pas pu avoir lieu, une autopsie médicale, réalisée en interne ayant déjà été
pratiquée par les médecins de l'hôpital femme-mère-enfant de Bron (dans la
banlieue de Lyon, où l'enfant avait été conduit après sa naissance), qui ont
prélevé les organes. L'autopsie médicale a une visée purement scientifique,
elle est réalisée par les médecins de l'établissement et n'engendre pas
l'application de la loi à l'inverse de celle médico-légale diligentée par le
procureur.
Une "utilisation inappropriée des forceps"
"C'est de leur devoir de signaler ce genre de cas, d'autant que
"ce n'est pas parce qu'on fait un signalement que l'on préjuge de la
responsabilité du médecin", a encore dit le procureur. Le 29 janvier, ce
nouveau-né était décédé à l'hôpital femme-mère-enfant de Bron, près de Lyon,
après son transfert en urgence. Le médecin de Bourgoin-Jallieu avait utilisé des
forceps, mais les aurait "mal positionnés", comprimant le cerveau de l'enfant et
provoquant une hémorragie.
"Il est hautement probable que le décès du bébé soit
lié à des complications provoquées à la suite de lésions cérébrales liées à
l'utilisation inappropriée des forceps", a déclaré le procureur. Une semaine
plus tard alors que les parents avaient porté plainte pour homicide
involontaire, la justice avait découvert que le décès du bébé n'avait pas été
signalé à la justice par l'hôpital comme le veut la procédure dans le cas de
mort suspecte. Des auditions des différents intervenants sont en cours.
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