Made in Tunisie
«Je m'occupais de partenaires. C'est là que j'ai rencontré William Botteldoorn. Il développait Rugby Horyson. C'était d'abord une sorte d'ANPE du rugby pour les petits clubs puis, ensuite, il a proposé des équipements textiles de qualité et à des prix très concurrentiels. Très vite, il m'a proposé de lancer Handball Horyson», raconte Christophe Kempé.L'ancien joueur ouvre son carnet d'adresses et se lance sur les routes du grand sud, allant de club en club pour vanter les mérites de la société et la qualité de ses maillots fabriqués en Tunisie dans l'usine de son patron. «Enfin, c'est ce que je croyais…» L'accueil est chaleureux, les «petits» clubs sont fiers d'accueillir un joueur qui a fait rêver les jeunes avec Omeyer, Dinart, Karabatic… Les commandes tombent. Christophe Kempé enchaîne les déplacements. Les ennuis commencent.
«Quand les premières commandes sont arrivées, il y avait toujours un problème. Il manquait toujours quelque chose. William Botteldoorn gueulait contre les Tunisiens. Il me rassurait, me parlait de ses succès au rugby, de son rôle de management au sein de Canterbury France, de son amitié avec Jean-Ba Elissalde, avec des dirigeants du Gers, du Lot. Moi j'y croyais».
Les semaines passent, pas les ennuis. Kempé, méfiant, pose des questions. Il découvre que ses collègues de bureau ne sont pas payés ; que Jean-Baptiste Elissalde n'a jamais donné son image, et encore moins son amitié, à William Botteldoorn ; que Botteldoorn n'a jamais dirigé Canterbury France, juste distribué les produits… Et son patron, contrairement à ses affirmations, ne gère aucun cabinet financier dans le Gers et n'a jamais investi un euro en Tunisie. «Il leur a surtout laissé des ardoises ! Et combien de clubs n'ont jamais reçu leur lot d'équipement», constate, amer, l'ancien commercial.
En avril, Rugby Horyson et ses filiales ont été placés en liquidation judiciaire. Christophe Kempé poursuit son ancien patron aux prud'hommes pour récupérer quelques milliers d'euros de commission non payés et surtout son honneur bafoué. «Cet homme dit partout que j'ai coulé son entreprise ! Ce type est non seulement un menteur professionnel mais un véritable cancer. J'ai vécu une année d'enfer à ses côtés. Sans l'amour de ma femme, de mes enfants, jamais je n'aurais tenu. Mais je ne le lâcherai pas. Il m'a utilisé, a arnaqué beaucoup de personnes et de clubs, pas question qu'il s'en sorte. Ça serait trop facile !»
http://www.ladepeche.fr/article/2012/11/04/1481277-comment-l-ex-star-du-handball-a-ete-grugee.html
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