Martine
Aubry, entendue par la police en janvier 2010, est convoquée mardi
prochain par la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy qui s'intéresse
à l'action des pouvoirs publics face à l'amiante dans les
années 1970-80. Elle risque à cette occasion une mise en examen pour homicides
involontaires, pour son action à la tête de la Direction des relations du
travail du ministère du Travail entre 1984 et 1987. Dans cette affaire, la juge
a déjà mis en examen Jean-François Girard, qui fut directeur général de la Santé
de 1986 à 1997. Outre Martine Aubry, Olivier Dutheillet de Lamothe, qui lui
avait succédé à la tête de la Direction des relations du travail, est également
convoqué.
Anticipant l'éventualité de poursuites, Martine Aubry a riposté
dès mercredi par un communiqué signé de son avocat et des conseils des deux
autres hauts-fonctionnaires mis en cause dans cette affaire : elle a fait savoir
qu'elle demanderait l'annulation d'une éventuelle mise en examen, estimant avoir
toujours oeuvré à la protection des salariés et de la population (lire : Amiante
: Aubry demande l'annulation de sa prochaine mise en examen).
Le caractère cancérogène de l'amiante est connu depuis les
années 50 mais le premier décret réglementant son usage en France ne date que de
1977 et son interdiction de 1997. En 2005, un rapport sénatorial avait accablé
l'Etat pour sa "gestion défaillante" de l'amiante. Utilisée massivement en
particulier dans le secteur de la construction, l'amiante est jugé responsable
de 10 à 20% des cancers du poumon et pourrait provoquer 100.000 décès d'ici à
2025, selon les autorités sanitaires.
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