mercredi 31 octobre 2012

Saint-Cyr : l'élève-officier est-il mort lors d'un bizutage ?

Après la mort d'un élève-officier lors d'un exercice de nuit dans un étang de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (Lire : Enquête après la mort d'un élève-officier de Saint-Cyr), une association de défense des militaires, l'Adefdromil, estime que l'exercice dans lequel le jeune homme de 24 ans, a trouvé la mort était "ni plus, ni moins qu'un bizutage".

Comme il est de coutume pour les élèves dans son cas, le jeune homme participait lundi à une soirée dans le cadre du cursus de transmission des traditions avec les élèves de première année, avec un programme validé par les autorités militaires, selon le parquet de Vannes. La soirée portait sur le thème de la Seconde guerre mondiale, et "sur la base du volontariat", 12 élèves ont ensuite participé à une épreuve physique vers minuit, la traversée d'un étang sur environ 50 mètres, encadrée par des élèves de deuxième année, a expliqué le procureur.

Lors de l'exercice, pour lequel des projecteurs éclairaient l'étang, une coupure de courant a eu lieu pendant "quelques minutes". Après cette coupure, des recherches ont été lancées pour retrouver le jeune sous-lieutenant qui manquait à l'appel et dont le corps sans vie a finalement été découvert. "On privilégie la thèse d'un décès accidentel, vraisemblablement par noyade", a expliqué le procureur.
Le "bahutage"
Dans un communiqué, l'Adefdromil, affirme que "cette activité programmée n'était ni plus, ni moins qu'un bizutage, appelé 'bahutage' à Saint-Cyr et transformée en 'transmission de traditions' pour camoufler une activité interdite, sous une appellation relevant de la langue de bois".

Outre l'enquête en cours, le ministre de la Défense a ordonné "une enquête de commandement visant à déterminer dans les plus brefs délais les circonstances" du drame "et les responsabilités éventuelles". Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan ont été marquées par le décès de deux élèves officiers dans la nuit du 12 au 13 janvier 2004, lors d'un exercice en montagne. Deux officiers avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis pour avoir involontairement causé la mort des deux élèves. L'accusation reprochait aux officiers d'avoir voulu rejoindre un objectif en une journée alors qu'il était prévu en deux jours, entraînant l'épuisement des stagiaires qui se sont retrouvés piégés dans des conditions décrites par certains comme apocalyptiques.

Saint-Cyr Coëtquidan forme les futurs officiers de l'
armée de Terre dans quatre écoles différentes : l'Ecole spéciale militaire (200 officiers issus du recrutement externe, formés en un ou trois ans), l'Ecole militaire inter-armes (recrutement interne, 100 officiers formés en deux ans), l'Ecole d'administration militaire et le 4e bataillon de l'Ecole spéciale militaire (stages courts d'une semaine à six mois pour 1.200 stagiaires par an).
 

Aucun commentaire: