C'est une nouvelle ombre projetée sur la Bac nord de Marseille. Une
plainte contre X pour complicité d'assassinat a été déposée jeudi à
Aix-en-Provence par la soeur d'un homme tué en 2008, qui aurait servi
d'indicateur (lire : qu'est-ce qu'un indic ?)à
la brigade anti-criminalité nord de Marseille. Cette plainte va être transmise
au juge d'instruction chargé de l'affaire, a précisé le parquet d'Aix, sans
faire de commentaires sur le dossier. La plainte, formulée par un avocat
parisien, Me Yassine Bouzrou, concerne la mort de Lyes Gouasmia, assassiné le 14
septembre 2008 à Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône. Son corps avait été
retrouvé dans une voiture carbonisée avec une balle de 9 mm dans le coeur, selon
les résultats de l'autopsie communiqués à l'époque. (voir : La
bac nord de Marseille mise en cause dans une affaire de meurtre).
"Il semblerait que des policiers de la brigade anti-criminalité
Nord de Marseille aient indiqué à des personnes susceptibles d'être les auteurs
de l'assassinat de Lyes Gouasmia, que ce dernier aurait fourni aux
fonctionnaires de police des
indications sur l'identité des auteurs de l'agression dont Mlle Mama Galledou a
été victime en 2006", indique la plainte, qui s'appuie sur "des informations
récemment révélées par la presse", en l'occurrence le magazine Le Point. "Forts
de ces informations, les individus susvisés auraient agi par représailles en
assassinant Gouasmia Lyes", ajoute dans la plainte l'avocat de la famille, pour
qui les "renseignements ou directives" donnés aux tueurs relèvent de la
complicité d'assassinat. Mama Galledou avait été gravement brûlée dans un bus
incendié par des adolescents à Marseille en octobre 2006. Sept jeunes ont été
condamnés dans cette affaire en 2007 et 2008 (lire Grièvement
brûlée dans l'incendie d'un bus à Marseille).
La Bac des quartiers nord de Marseille est depuis plusieurs
semaines au coeur d'une vaste affaire de vol et d'extorsion de drogue et
d'argent, qui a valu à 15 policiers d'être mis en examen et aux trois Bac de la
ville d'être réorganisées en une seule (lire : Bac
de Marseille : 30 policiers suspendus au total). Une enquête de l'Inspection
générale de la police nationale (IGPN) visant la Bac nord depuis fin 2011 est à
l'origine de l'affaire. Dans ce cadre, selon l'hebdomadaire Le Point qui a
évoqué pour la première fois cette affaire en janvier 2012, trois anciens
membres de l'unité auraient raconté à l'IGPN que certains de leurs collègues
avaient livré le nom de l'indicateur à ses tueurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire