dimanche 30 septembre 2012

Enquête de police après un bizutage à la fac de médecine

Le problème dans cette affaire, c'est que la victime présumée n'a pas déposé plainte. Elle « ne veut pas » le faire, d'après une source policière. Alors pourquoi l'histoire prend-elle une telle ampleur ?

Un étudiant aurait ainsi alerté la police après la séance de bizutage du 19 septembre sur des faits - ce que confirme le président de l'université de Lille 2 - qui se seraient déroulés à la Citadelle de Lille, devant environ 80 étudiants, s'apparentant à des gestes de viol. Alors jeu ? Pur délire ? Ou viol ?
D'après une source policière, l'étudiant concerné, en 2e année de médecine, aurait dit avoir lui-même organisé ce « jeu ». Le bizutage était une sorte de « match retour » où les 2e année bizutaient les 3e année... Et en médecine, les bizutages ont la réputation d'être assez « trash »...
L'affaire a fini par arriver aux oreilles du doyen de Lille 2 qui a alerté le parquet de Lille. Hier, la faculté a dénoncé les faits dans un communiqué où il est rappelé que « les étudiants avaient été expressément informés de l'interdiction absolue de tout bizutage et appelés à respecter la dignité des personnes en toute circonstance ». Et c'est bien ce qui décourage le plus le président de Lille 2, Xavier Vandendriessche. « Nous avions pris toutes les précautions pour éviter ces dérapages, lu la circulaire récente de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche aux étudiants qui avaient aussi été informés sur les dangers de l'alcool. En termes de prévention, on a fait notre boulot », soupire-t-il, « très déçu » par ce qui s'est passé.
En commission de discipline
Sur les faits, il ne veut pas en dire plus mais le communiqué évoque des « événements d'une intolérable gravité » avec « un étudiant livré à la vindicte collective et victime de comportements indignes ». Faits que l'université « condamne avec la plus grande fermeté ».
D'après nos informations pourtant, la présumée victime assure que ce bizutage s'est déroulé dans une ambiance bon enfant... Alors, quelles suites à cette affaire ? Les autorités judiciaires ont été informées et saisies. Si l'étudiant - déjà entendu par les enquêteurs de la Sûreté urbaine de Lille - ne se décide pas à déposer plainte, l'enquête judiciaire risque d'être close rapidement. Pas de victime, pas de coupable...

En revanche, l'affaire aura des suites en interne : le doyen de Lille 2 a saisi le président de l'université « afin que les étudiants reconnus auteurs ou complices de ces faits soient traduits devant la commission de discipline de l'université à laquelle il appartiendra de prendre les sanctions appropriées ». Et le président assure que « tous les étudiants convaincus dans le cadre d'une procédure pénale d'avoir participé activement ou passivement aux faits seront collés devant la commission de discipline ». Une commission qui peut aller jusqu'à prononcer une « exclusion à vie de tout établissement d'enseignement supérieur », insiste le président de Lille 2 pour qui « cette affaire n'en restera pas à un seul blâme »


http://www.nordeclair.fr/Actualite/2012/09/28/un-bizutage-degenere-a-la-faculte-de-med.shtml

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