vendredi 17 août 2012

Mort mystérieuse d'un nourrisson

C'est une tragique histoire qui s'est déroulée à Reims le 10 juillet dernier. Après s'être fait vacciner, un nourrisson d'un mois est décédé sans explication apparente.
LE 10 juillet dernier, un mois après avoir donné naissance à son fils Sekoumar, Aminata Bach se rend à ce qui devait être un rendez-vous de routine à la PMI de l'espace Pays-de-France de la maison de quartier Croix-Rouge afin d'y faire vacciner le nourrisson.
D'après les parents, c'est une infirmière en stage qui s'occupe de lui administrer le vaccin BCG contre la tuberculose. Mais lorsque celle-ci plante l'aiguille et lui injecte le sérum, la réaction de l'enfant est inexplicable.
« Dès que l'aiguille a été introduite, mon enfant a commencé à pleurer et à vomir une grande quantité de sang. Le sang sortait même par son nez, c'était vraiment horrible. Puis, d'un coup, il a arrêté de respirer, j'ai bien senti que mon enfant était mort », explique la jeune femme de 28 ans.
La stagiaire avertit aussitôt sa responsable, pédiatre de la PMI, qui, dès son arrivée, constate que l'enfant est sans vie. Elle tente immédiatement de le réanimer.

Quelles sont les causes du décès ?

« Je suis très vite arrivé pour rejoindre ma compagne, j'ai tout de suite vu tout ce sang sur la table de soin, sur le sol… mon fils avait à ce moment-là été réanimé. Les secours avaient été prévenus mais tardaient à venir et mon enfant continuait à vomir du sang. Alors avec la pédiatre, nous avons décidé de l'emmener nous-mêmes à l'hôpital », ajoute Koita Sekou, le papa de 32 ans d'origine guinéenne.
Juste après leur départ, le pédiatre et le jeune couple croisent l'ambulance des secours qui prend le relais pour le transporter aux urgences pour enfants de l'Hôpital américain.
« Sur place, les différents médecins ont fait des diagnostics mais sans être sûrs de la piste à suivre. Ce n'était que des probabilités. Sekoumar a été pris en charge par les médecins et les infirmières dans le but de subir des examens complémentaires et éventuellement une intervention chirurgicale si celle-ci s'avérait nécessaire. Puis aux alentours de 19 heures, le docteur Béatrice Digeon est venue nous informer que notre enfant était décédé et que tout avait été fait pour le réanimer », précise le couple meurtri.
Personne ne semble pouvoir indiquer aux parents les causes exactes du décès du nourrisson et malgré le choc qu'ils viennent de subir, ils ont la lucidité d'exiger des explications. Dès lors, le docteur Béatrice Digeon répond à leurs demandes et leur fait signer les documents relatifs à toute procédure d'autopsie médico-légale.
« Cette autopsie n'a pas permis d'éclaircir la mort de Sekoumar. Par contre, elle dit bien que mon fils était en parfaite santé et vient appuyer les documents de la clinique Saint-André qui allaient également dans ce sens », affirme Koita Sekou.
Une information judiciaire est alors ouverte par le parquet de Reims puisque le décès a été jugé suffisamment inquiétant. Une seconde autopsie est ordonnée par le juge d'instruction saisi du dossier. Commence alors une interminable attente pour les parents.
« Je fais vraiment confiance aux institutions françaises, nous sommes dans un état de droit, mais toujours est-il que le médecin nous a conseillé de nous porter partie civile pour pouvoir avoir accès au dossier. Nous avons donc contacté l'aide juridictionnelle qui nous a mis en relation avec maître Élisabeth Rota-Gualtieri. Aujourd'hui, cela fait plus d'un mois que notre fils est mort et nous ne savons toujours pas pourquoi. Personne pendant ce mois ne nous a communiqué quoi que ce soit sur le dossier hormis Mme Bezard de l'aide aux victimes. Ce que j'ai du mal à admettre c'est que notre avocate ne se soit pas plus impliquée que cela. Lorsque je lui posais des questions, elle me disait d'aller voir moi-même l'hôpital et nous venons d'apprendre qu'elle est partie en vacances. Sans nous expliquer s'il est possible ou non de récupérer le corps… C'est incompréhensible et en même temps inhumain de nous laisser dans le doute. Cela augmente notre douleur de ne pas savoir si le décès est en rapport avec le vaccin ou si c'est un problème génétique », soulignent les parents.
Hier, le docteur Béatrice Digeon a reçu les parents pour leur communiquer les résultats de la seconde autopsie effectuée à Lyon, mais là encore, les médecins sont dans l'incapacité d'expliquer la mort du petit Sekoumar.
Aminata Bach et Koita Sekou, à l'heure où nous écrivons ces lignes, ne savent toujours pas quand ils vont pouvoir récupérer la dépouille de leur enfant, ne connaissent pas les causes de son décès et surtout ne peuvent toujours pas commencer à faire le deuil de leur enfant qui aura passé plus de temps entre les murs d'une morgue qu'auprès de sa famille de son vivant.


http://www.lunion.presse.fr/article/marne/mort-mysterieuse-dun-nourrisson

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