Une femme de 33 ans a été placée en garde à vue lundi après la
découverte du corps d'un nourrisson
dissimulé dans le faux plafond d'un immeuble à Marseille. La mère
a déclaré avoir étranglé l'enfant, expliquant qu'il était le fruit d'un viol.
"Le 15 août, elle accouche vers 05H30 dans les toilettes. Elle étrangle le bébé et coupe avec
ses mains le cordon ombilical, puis va dans la salle de bains mitoyenne et jette
le nouveau-né dans une gaine technique à partir d'un fenestron", a détaillé le
procureur Jacques Dallest.
Le cadavre du nourrisson, un garçon de 3,5 kg né viable, a été
découvert dimanche soir en état de décomposition par des habitants de
l'immeuble, "alertés par l'odeur nauséabonde". Lundi, la mère s'est présentée
avec son mari aux services de police. Elle explique aux enquêteurs de la brigade
des mineurs de la Sûreté départementale qu'"elle aurait été violée lors d'une
période d'errance qui remonte à la fin de l'année dernière, au cours de laquelle
elle avait quitté le domicile conjugal".
Elle affirme avoir été abordée par deux individus, sans donner
de détails sur les circonstances. De ce viol, pour lequel elle n'a pas déposé
plainte, "un enfant aurait été conçu dont elle aurait refusé la venue au monde
au point de cacher son état de grossesse à son mari en mettant en avant des
problèmes physiques, intestinaux, pour expliquer son ventre gonflé".
"Il se doutait que sa femme était
enceinte"
Egalement placé en garde à vue, son conjoint, un Algérien de 36
ans, boulanger de profession, était au travail au moment du drame. "Il se
doutait que sa femme, de corpulence normale, était enceinte mais sans vraiment
l'admettre", a relevé le procureur, précisant que le voisinage s'était rendu
compte de sa grossesse. "On a un peu de mal à comprendre pourquoi elle en est
réduite à cette extrémité alors qu'elle vit dans des conditions très correctes.
C'est un appartement bien entretenu, un couple sans grandes
ressources mais pas désocialisé", a souligné Jacques Dallest.
Les deux enfants du foyer, une fille de 12 ans issue d'une
précédente union de la mère et un autre de 5 ans, étaient bien traités, a-t-il
ajouté. La mère sera déférée mercredi matin devant un juge d'instruction pour
"homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans". Son mari devrait quant à
lui être remis en liberté, ce qui n'exclut pas des poursuites ultérieures pour
"non-assistance à personne en danger, non-dénonciation de crime ou complicité
d'homicide".
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