samedi 14 avril 2012

L'ordinateur volé d'une personne décédée réapparaît sur Internet, vendu par... un policier

Le parquet de Lille a confirmé, hier, l'ouverture d'une enquête préliminaire visant un officier de l'hôtel de police de Lille. ...

Il est cité dans un dossier lié à la disparition d'un ordinateur portable appartenant à une personne décédée, sur laquelle ses collègues enquêtaient. Révélée e n même temps que l'affaire des ferrailles (saisies puis revendues à l'initiative de commissaires de Lille, Roubaix et Tourcoing pour constituer des cagnottes - notre édition d'hier), et celle des trois policiers de Roubaix (mis en examen pour avoir dissimulé un accident en état d'ivresse, notre édition d'hier), cette nouvelle procédure n'a rien à voir avec les deux autres. Mais elle suscitait, hier, l'émoi des fonctionnaires lillois.
L'histoire débute fin 2011, par une simple enquête sur un décès menée par un service de l'hôtel de police, dans les environs de Lille. Une personne a été retrouvée sans vie chez elle. Des fonctionnaires effectuent des constatations sur place. L'enquête aboutit à l'absence de traces suspectes et à une mort naturelle.
Le corps est remis à la famille, mais là, un proche soulève un « hic ». L'ordinateur portable du défunt a disparu. Les policiers sont à nouveau saisis, interrogent des personnes ayant pu avoir les clefs du logement (femme de ménage...). Pendant ce temps, le plaignant fait ses propres recherches sur Internet et retrouve l'ordinateur sur un site de vente entre particuliers. Il en informe les fonctionnaires - et, plus tard, le parquet -, qui lancent une procédure classique : une réquisition pour obtenir les coordonnées du vendeur à partir de son adresse IP. Un nom tombe, celui d'un policier lillois, officier et membre de la hiérarchie intermédiaire.

Acheté à un inconnu

Le policier, qui continuait à travailler normalement hier, a été entendu plusieurs fois depuis le début de l'année. Il nie le recel du portable volé, expliquant l'avoir lui-même acquis sur un site Internet, puis avoir souhaité le revendre à son tour. Cependant, la personne à qui il l'aurait acheté n'a pas pu être identifiée. De quelle autre façon le policier aurait-il obtenu l'ordinateur ? Il n'aurait pas participé aux constatations au domicile du défunt (les chefs de service ne sont pas amenés à s'y déplacer) et les enquêteurs qui s'y sont rendus lors de la découverte du corps ont dit n'avoir ramené aucun ordinateur à l'hôtel de police. L'enquête se poursuit. « Depuis le début, elle a été menée comme pour toute autre personne, souligne une source : sans chercher à le protéger, ni à l'enfoncer. »
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/04/14/article_l-ordinateur-vole-d-une-personne-decedee.shtml

Aucun commentaire: