dimanche 8 avril 2012

Drame de Stains : des doutes sur la conformité du local

Le pavillon de Stains n'était a priori pas adapté pour accueillir plus d'une centaine de personnes, comme ce fut le cas dimanche pour la célébration de Pâques. Des doutes sur la sécurité de ce local ont été émis par le maire de cette ville de Seine-Saint-Denis et le Conseil national des Evangéliques de (CNEF). Ce dernier estime que nombre de lieux de culte ne sont aux normes, notamment en Seine-Saint-Denis
Entre 100 et 150 Haïtiens d'une communauté évangélique se trouvaient au premier étage de cette maison. Vers 14h30, une partie du plancher premier étage s'est effondrée, selon le préfet. Un enfant de 6 ans est mort. Un autre, âgé lui de 2 ans, et une femme de 42 ans ont été hospitalisés dans un état critique, alors que 32 autres personnes étaient blessées, selon un bilan établi dimanche en fin d'après-midi. «Les personnes sont tombées avec le plancher», par «un cratère», expliqué le préfet. Une chute d'environ 2,5 mètres, précise une source proche de l' qui ajoute que la structure a pu être fragilisée par les danses très rythmées qui accompagnent d'ordinaire ces offices.

Le maire : le local «n'était pas fait pour ce genre de manifestations»

Pour le maire communiste de Stains, Michel Beaumale le local «n'était pas fait pour ce genre de manifestations». «Il y a un dossier sur ce lieu de culte à la mairie. Il me semble que le propriétaire avait fait des travaux», a-t-il indiqué. Il n'a pas toutefois pas fourni plus de précisions. Il n'avait pas encore consulté le dossier dimanche en fin d'après-midi.

La députée PCF de la circonscription, Marie-George Buffet a déclaré que selon le préfet «la commission de sécurité était passée. Maintenant la question est de savoir combien de personnes étaient à l'étage». «Il faudra que toute la lumière soit faite mais pour l'heure la place est à l'émotion. Il faut laisser l'enquête se poursuivre», a ajouté l'élue.

Un problème de locaux qui se pose dans toute la Seine-Saint-Denis

Le directeur du CNEF, Clément Diedrichs, a expliqué avoir refusé d'intégrer cette association évangélique car son local «n'était pas du tout adapté pour recevoir plus d'une centaine de personnes» et ne répondait pas à ses «normes de sécurité».

«Il s'agit d'un grave problème, notamment en Seine-Saint-Denis, qui compte une centaine d'églises évangéliques, a-t-il souligné. Il est impossible à une communauté haïtienne, africaine ou asiatique, d'acheter un terrain pour y édifier un lieu de culte, faute d'argent. Les églises spontanées qui se forment occupent des locaux de fortune». «En outre, a souligné le directeur du CNEF, beaucoup de communes se refusent à prêter leurs salles municipales, en invoquant le sacro-saint principe de laïcité, alors que ce serait parfaitement légal».

Sur un total de 1,7 million de protestants en France métropolitaine, un tiers se réclament du protestantisme évangélique, une branche particulièrement «expansive», également en pleine développement dans le monde. Ainsi, sur 600 000 protestants pratiquants réguliers, note le CNEF, 460 000 se réclament de cette branche, par rapport à 140 000 de la branche luthéro-réformée. Le nombre de protestants évangéliques a été multiplié par 9 ces 60 dernières années, selon le CNEF. Ils n'étaient que 50 000 pratiquants réguliers en 1950. On estime ainsi qu'une nouvelle Eglise naît tous les dix jours.

http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/drame-de-stains-des-doutes-sur-la-conformite-du-local-08-04-2012-1945130.php

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