lundi 19 mars 2012

Militaires tués : la traque du tueur s'organise aussi sur internet

Le tueur de militaires qui a fait quatre victimes dont trois morts à Toulouse et Montauban est toujours activement recherché par la police. Des recherches qui ne se concentrent pas uniquement dans la région toulousaine, où s'activent une cinquantaine de spécialistes des affaires criminelles et de l'antiterrorisme. Des renforts venus de services spécialisés parisiens, comme la sous-direction antiterroriste (SDAT), sont également mobilisés. Une traque qui s'organise aussi sur internet, où les cyberpoliciers de la centrale de la PJ à Nanterre tentent de remonter la piste du tueur via ses échanges Internet avec l'une des victimes, selon Le Figaro. Sur LCI, le ministre de la Défense Gérard Longuet a indiqué lundi qu'aucune trace ADN n'avait été pour l'instant retrouvée
"Serial killer ou fou ?"
Aucune hypothèse n'est écartée, notamment celle d'un déséquilibré. Les trois militaires tués à Toulouse et Montauban ont été "probablement" victimes d'un "fou", a indiqué lundi sur LCI le ministre de la Défense, Gérard Longuet. "Il s'agit sans doute, probablement, d'un fou, en tout cas d'une personnalité déterminée à faire n'importe quoi, ce qui s'apparente à la folie", a déclaré le ministre. Mais Gérard Longuet s'est voulu prudent. "Je ne choisirai aucune des trois pistes", a déclaré le ministre qui a laissé entendre que les recherches ne portaient pas que sur les militaires français mais sur les militaires "de toutes les armées peut-être aussi". Gérard Longuet a écarté tout lien avec l'anniversaire des accords d'Evian mettant fin à la guerre d'Algérie.

Selon les dernières informations fournies par les enquêteurs, les trois militaires criblés de balles jeudi à Montauban et leur camarade tué quatre jours plus tôt dans la ville rose ont été froidement visés par la même arme, et sans doute par le même tueur au scooter. Le recours à la même arme, la similitude des modes opératoires, la fuite sur des scooters de grosse cylindrée de couleur sombre, l'appartenance de toutes les victimes aux paras ont convaincu la justice de dessaisir Montauban et de regrouper les deux procédures à Toulouse, a-t-il dit.

"Un tatouage ou une cicatrice"

Dans les deux cas, le tireur a agi en plein jour et en pleine rue avant de prendre la fuite en deux-roues. Dans les deux cas, il s'est servi d'un 11,43, un calibre apprécié dans la grande criminalité, pour exécuter de sang-froid ses victimes. Dans le journal La dépêche, une femme dit avoir aperçu le visage du tueur. Il aurait relevé la visière de son casque. Selon les observations de cette femme, l'homme aurait "un tatouage ou une cicatrice au niveau de sa joue gauche". Selon des témoins, le tueur a écarté une personne âgée pour ne pas la blesser. Selon d'autres témoignages encore, il a retourné l'une des victimes qui rampait et lui a logé trois balles supplémentaires.

La famille d'Abel Chennous, l'un des deux parachutistes abattus jeudi à Montauban, a annoncé lundi à Manduel dans le Gard où elle réside, qu'elle se constituait partie civile. "Caroline Monet, ma petite-fille et compagne d'Abel, qui doit accoucher de leur enfant en mai, les parents d'Abel et moi-même nous nous constituons partie civile", a indiqué Francette Mendoza, grand-mère de la compagne du Parachutiste. Une cérémonie est prévue mercredi en la cathédrale de Montauban. Les obsèques d'Abel Chennous ainsi qu'une marche blanche doivent avoir lieu jeudi à Manduel.

En attendant que l'enquête progresse, le général Patrice Paulet, commandant de la 11e brigade parachutiste dont fait partie le régiment de Montauban, a appelé ses hommes à faire preuve de vigilance à l'extérieur des casernes. Il leur a été demandé de ne pas porter l'uniforme dans la rue.

Aucun commentaire: