mardi 27 mars 2012

Meurtre de Marcel, 81 ans : « Pourquoi lui? »

Pourquoi un homme de 81 ans, sans histoire, a-t-il été abattu d’une balle dans la le 17 mars dernier à Ris-Orangis? A la veille des obsèques de Marcel, c’est la question que se posent en boucle la famille de la victime, bouleversée, et les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles (Yvelines), qui n’ont, pour l’heure, pas de piste privilégiée.
Ce samedi-là, vers 15h45, Marcel, un employé de banque à la retraite depuis vingt-cinq ans, quitte son appartement du 48, rue Pierre-Brossolette, à Ris, pour une promenade dans le quartier. « Il a une maladie du cerveau et se déplace avec une canne, raconte sa femme, Marie-Jeanne. Il a également des problèmes d’audition. Son médecin lui a recommandé de marcher, alors il va souvent se promener, pas très loin, il va voir les boulistes, ou faire un tour au centre commercial. » Mais, arrivé en bas de l’immeuble, le paisible retraité est abattu d’une balle en pleine tête, dans le hall. Le lui a tiré dessus de dos. Personne n’a entendu de détonation.

C’est une voisine qui prévient la famille. « On était en train de regarder un match de
, se souvient le fils de Marcel, qui habite avec ses parents. Il était parti depuis à peine dix minutes. » Quand Marie-Jeanne voit son mari étendu à terre, elle pense d’abord à un arrêt cardiaque. « Il avait quelques gouttes de sang derrière la tête. J’ai cru qu’il avait heurté l’arête du mur. Il tombait souvent, les pompiers nous l’avaient déjà ramené. » Pendant une heure, pompiers et Samu tentent de le réanimer. Quand le cœur finit par repartir, du sang s’écoule de l’arrière du crâne. « C’est là qu’on a entendu dire que la blessure ressemblait au trou fait par une balle, se souviennent la mère et le fils. On s’est demandé si on avait bien compris. »

Marcel est emmené à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Dans le hall, les policiers retrouvent une douille de calibre 7,65 mm. « A 21 heures, un enquêteur nous a annoncé qu’il était décédé, continue Marie-Jeanne. Je ne comprends pas. Pourquoi lui? Il n’avait pas d’ennemis, il ne se disputait avec personne. C’était quelqu’un de renfermé, il avait peu d’amis. Il n’a jamais fait de mal à personne. »

Dans la famille, personne ne comprend. « Nous habitons là depuis 1965. C’est un quartier calme, il ne s’est jamais rien passé. Il n’y a pas de bandes de jeunes, pas d’histoires de drogue, note Marie-Jeanne. Peut-être qu’il a vu quelque chose qu’il n’aurait pas dû voir, mais c’était en plein après-midi, un samedi. Et on ne lui a pas tiré dessus de face, mais dans le dos. On se pose plein de questions, mais on n’a aucune réponse. On a besoin de savoir… »

Alors que les traces de l’assassinat de son mari n’ont été nettoyées que jeudi dernier, Marie-Jeanne n’ose plus sortir seule. « Heureusement que j’ai mon fils, et que ma sœur est venue. Mais j’appréhende d’avoir à sortir. Le simple fait de repasser dans le hall est difficile. Et si c’est vraiment nous qui étions visés? »

Les obsèques de Marcel auront lieu demain à 14 heures, en l’église Notre-Dame de Ris-Orangis. Des registres de sympathie seront mis à disposition des personnes souhaitant laisser un dernier message.
http://www.leparisien.fr/ris-orangis-91130/meurtre-de-marcel-pourquoi-lui-26-03-2012-1924341.php

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