lundi 26 mars 2012

Abdelkader Merah : cerveau, complice ou bouc émissaire ?

Alors qu'Abdelkader Merah, mis en examen et écroué dimanche soir, a été placé en quartier d'isolement à la maison d'arrêt de Fresnes, une question revient : quel est son degré d'implication ? Est-il le personnage clef de l'enquête sur les sept meurtres commis par son frère, le "tueur au scooter" ? C'est ce que vont tenter de répondre quatre juges d'instruction. Selon le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard, cette enquête devra permettre de déterminer l'"exacte implication" d'Abdelkader Merah, qui réfute toutes les accusations. "Il y a des tas de zones d'ombre dans cette enquête, elle ne fait que commencer" a-t-il indiqué sur RTL.
Connu des services de police pour son engagement de longue date en faveur d'un islam radical, Abdelkader Merah est officiellement soupçonné de complicité d'assassinats sur les trois tueries et d'association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme. Il a notamment été mis en examen pour vol en réunion pour avoir pris part avec son frère au vol le 6 mars à Toulouse du puissant scooter que Mohamed Merah a utilisé lors des tueries. Selon les sources policières, Abdelkader Merah aurait aussi fait, pour le compte de son frère, des achats de nature encore indéterminée. Il aurait longuement dîné avec son cadet le 18 mars, la veille de l'attaque de l'école juive, selon une source proche de l'enquête.

Il nie toute implication
En revanche, l'examen du contenu des ordinateurs d'Abdelkader n'a rien révélé de probant et la perquisition de son domicile n'a mis au jour ni arme, ni explosif, selon cette même source. Dimanche soir, son avocate Me Anne-Sophie Laguens a précisé que son client réfutait tous les chefs d'accusation portés contre lui et qu'il refusait de devenir "le bouc émissaire des actes de son frère", des crimes qu'il a, selon elle, "fermement" condamné. "Il ne faudrait pas déplacer le procès qu'on aurait aimé faire à Mohamed Merah sur lui parce que c'est le seul qu'on ait en ce moment", a-t-elle ajouté, en appelant à la prudence face aux informations provenant de sa garde à vue. "Il n'est pas du tout fier des actes de son frère comme ça a été dit un peu partout dans la presse" a-t-elle dit. "C'est des fuites qu'il y a eu au niveau de la police mais qui n'étaient pas vraies et qui ont été déformées."

Mohamed Merah, abattu jeudi par les policiers du Raid qui assiégeaient son appartement basé dans un quartier de Toulouse depuis une trentaine d'heures, était seul quand il a, au nom du jihad et d'Al-Qaïda, froidement assassiné sept personnes à Toulouse et Montauban entre le 11 et le 19 mars. Placées en garde à vue mercredi, sa mère et sa compagne ont été libérées.
Mohamed Merah enterré en Algérie ?
Le devenir du corps de Mohamed Merah demeurait incertain. Dimanche soir, la dépouille n'avait toujours pas été restituée à la famille, selon un imam proche de cette dernière. Une famille qui veut l'enterrer en Algérie. "Il y a des démarches en cours actuellement pour amener sa dépouille en Algérie et organiser ses obsèques" dans la région de Médéa d'où son père est originaire, a précisé son oncle maternel Djamel Aziri. "Son père et sa mère sont d'accord pour enterrer Mohamed en Algérie" a-t-il précisé.

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