samedi 18 février 2012

Un pan du mystère se lève sur le squelette du lac de Paladru

Deux ans après la découverte d’un squelette par 18 mètres de profondeur dans le lac de Paladru, le mystère se lève peu à peu grâce à la science. Les enquêteurs de la brigade du Grand-Lemps/Virieu-sur-Bourbre disposent désormais d’éléments précis.
Dans les premiers jours du mois de mars 2010, un squelette humain était découvert, gisant au fond du lac, à proximité de la place des Mélèzes à Charavines. « La découverte avait été réalisée par les sapeurs-pompiers plongeurs de Saint-Égrève, lors d’un entraînement dans les eaux du Lac Bleu », se souviennent les enquêteurs.
Le carbone 14 a permis de situer dans le temps la date du décès
Les pompiers plongeurs avaient alors laissé place aux gendarmes plongeurs, spécialisés dans les recherches subaquatiques. Deux jours de plongée avaient été nécessaires pour ratisser le fond du lac et avaient permis de remonter les os composant 80 % du squelette. L’enquête au long cours ne faisait que débuter…
Confiés à l’IRCGN, Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, basée à Rosny-sous-Bois, les ossements avaient livré leurs premiers secrets. Les enquêteurs avaient l’assurance d’être en présence des restes d’une personne de sexe masculin et dont la mort remontait à une dizaine d’années au moins. Et selon les premières investigations, la piste criminelle était écartée. En effet, les toutes premières constatations menées notamment sur le crâne n’avaient révélé aucun coup porté qui l’aurait brisé ou troué. L’absence d’un quelconque lest à proximité des ossements plaidait également en faveur de l’accident ou du suicide.
Mais voilà : difficile en l’état d’identifier le squelette. Aussi, a-t-il été confié à des mains expertes capables de faire “parler” les os, grâce à la science. Et les premiers indices viennent d’être transmis aux enquêteurs lempsiquois. Des données précieuses qui permettront probablement un jour de mettre un nom sur ces restes humains.
Concrètement, le squelette est celui d’un homme qui mesurait 1,70 mètre, avec une précision de plus ou moins 2 centimètres. Un homme de type européen âgé de 18 à 27 ans au moment de son décès.
Des fragments d’os ont également été confiés au centre de datation par le radiocarbone de Villeurbanne pour effectuer une datation au carbone 14 . Cette méthode est basée sur la mesure de l’activité radiologique du carbone 14 contenu dans la matière organique et permet de calculer le temps écoulé depuis la mort. À partir de l’instant où un organisme meurt, la quantité de radiocarbone qu’il contient ainsi que son activité radiologique décroissent au cours du temps selon une loi exponentielle.
Les résultats des analyses sont formels : le décès est intervenu entre 1955 et 1963. « Cette donnée est fondamentale pour permettre d’identifier le squelette », estiment les enquêteurs.
Enfin, de l’ADN a pu être extrait des ossements. Les enquêteurs n’ont plus qu’à se remettre au travail : « Nous devons désormais recenser les disparitions remontant à cette époque, en parcourant les journaux. Nous faisons également appel à la mémoire des anciens. Il nous faudra alors effectuer des comparaisons d’ADN avec les proches de ce jeune homme disparu afin de lui redonner son identité ».
Le squelette du lac de Paladru finira, un jour, par livrer son ultime secret.
http://www.ledauphine.com/isere-nord/2012/02/17/un-pan-du-mystere-se-leve-sur-le-squelette-du-lac-de-paladru

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