Après la mort d'un cheval et de deux brebis, il a été dénoncé au maire, à la DSV et à La Dépêche. Dénonciation anonyme qui méritait que l'on parte à la rencontre d'Éric.
Le maire de Saint-Lary Jackie Lafaille connaît ses ouailles : « Si sa voiture est au bout du chemin enneigé, marchez longtemps, vous le trouverez bien ».
Après 30 minutes dans la poudreuse, nous « trouvons » Éric Lasportes… au milieu de nulle part mais parmi ses brebis, en sous-bois. 50 mères laitières et seize petits dont le dernier-né qui a vu le jour tout récemment, par -8°. Et qui se porte comme un charme. « Normal » affirme Éric.
A 37 ans, ce berger vicois qui a fait l'école d'Oloron-Sainte-Marie, élève des « Manech têtes noires ». De la brebis basque, rustique, pas du genre à s'enrhumer au premier flocon.
Seulement voilà, deux de ses brebis sont mortes ces derniers temps. Mort aussi l'un des trois chevaux, compagnons d'Éric. Trois décès qui donnent à un « corbeau », matière à dénonciation anonyme.
Le maire, les services vétérinaires départementaux et notre rédaction ont ainsi été « alertés ». Sur le « thème » : ce berger SDF s'occupe-t-il bien des animaux ?
Quand il ne fait pas pâturer son troupeau dans les Pyrénées, Éric lui offre le pré gersois.
Il a loué précédemment des champs à Saint-Puy, Castera-Verduzan, Lavardens. Depuis novembre dernier, c'est tout près de là, à Saint-Lary qu'il a garé sa caravane et qu'il élève son troupeau, sur les terres mises à sa disposition par des propriétaires « avec qui ça se passe super bien ».
Les dénonciations ? « J'ai maintenant ma petite idée sur la personne qui me veut du mal ». Pour savoir que deux brebis et le cheval sont morts, à plusieurs semaines d'intervalle et sur des communes différentes, « il faut croire qu'elle me surveille de près. Je l'imagine traquant mes faits et gestes tel un chasseur… ».
On l'aura compris, c'est le monde de la chasse que le berger a dans le viseur. « Un troupeau qui pâture sur un territoire, forcément ça peut déranger des habitudes de chasse. » Mais de là à jeter la suspicion de manière anonyme sur le berger !
Ce dernier explique ainsi la mort des brebis : « L'une est morte de vieillesse en décembre ; l'autre récemment, d'une mastite gangreneuse. Tout cela est malheureux mais sans rapport avec le grand froid ou de prétendues négligences de ma part. »
Quant à la mort du cheval survenue il y a plusieurs semaines, à Lavardens, « un accident stupide » affirme Éric. Effrayé par des chiens errants, l'animal seul au moment des faits, a chuté avant de mourir étouffé par son licol, explique-t-il.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/16/1285790-saint-lary-qui-en-veut-autant-a-eric-le-berger-rustique.html
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