lundi 27 février 2012

Mort de Jérémy Roze : qui est le meurtrier de l'étudiant béarnais ?

La famille et les amis de Jérémy Roze se sont retrouvés hier à Toulouse, pour commémorer la mémoire du jeune homme. Après une messe célébrée dans l'église Saint-Pierre-des-Chartreux, ils se sont rendus rue Valentin, afin de déposer des gerbes de fleurs à l'endroit où Jérémy est mort il y a un an. Le 27 février 2011, l'étudiant en pharmacie âgé de 27 ans et originaire de Monein, était tué d'un coup de couteau en plein cœur, à 2 h 30, alors qu'il rentrait seul chez lui, après avoir quitté ses amis.
« Un drame sans témoins » L'agression mortelle a eu un fort retentissement. Tant dans le Béarn où les parents de Jérémy tiennent une pharmacie à Monein que dans la Ville rose, où les agressions au couteau s'étaient multipliées les mois précédents ce drame.

À ce jour, trois personnes ont été interpellées par la PJ (police judiciaire) et la sûreté départementale toulousaine, trois semaines après le drame. Considérés comme les deux principaux protagonistes, deux hommes âgés de 19 et 21 ans, originaires de Toulouse et de la région parisienne, ont été mis en examen par le juge d'instruction, Serge Duc, pour « tentative de vol avec arme et meurtre ».
Soupçonné d'avoir hébergé le duo, un Toulousain de 20 ans a été mis en examen pour « recel de malfaiteurs ». Tous trois sont en détention provisoire depuis onze mois dans des maisons d'arrêt à Tarbes, Montauban et Toulouse.
L'auteur du coup de couteau n'a pas été identifié. Déambulant cette nuit-là après avoir été refoulés de l'entrée d'une discothèque, le Toulousain et le Parisien se renvoient la responsabilité du coup de couteau fatal. Qu'il s'agisse de racket pour un téléphone, un portefeuille ou une cigarette, le mobile du crime reste inconnu.
« C'est un drame sans témoins qu'il va être difficile d'éclaircir », confie Me Kamel Benamghar, avocat du Toulousain, déjà connu pour une quinzaine d'agressions violentes (racket à l'arme blanche) commises en trois mois en 2009, à Toulouse.
Me Benamghar assure que son client « a livré dès le début beaucoup d'éléments. Non seulement, il n'a pas donné le coup, mais il a décrit le commencement de la scène et ce qui s'est passé ».
Et de souligner que le Toulousain avait révélé aux enquêteurs que le couteau avait été abandonné dans une bouche d'égout à Limoges, après avoir été cassé dans un train. C'est là qu'il a été retrouvé en avril, quelques semaines après le crime.
Défenseur du Parisien, Me Raphaël Darribère livre une tout autre version des faits : « Il était en retrait d'environ 100 à 200 mètres de la scène du meurtre, il ne l'a pas vue. » L'avocat soutient que le Parisien a été rejoint par le Toulousain puis qu'il a récupéré le couteau en sang. « Un geste pas judicieux », lâche-t-il. « C'est un dossier où tout le monde reste dans l'attente que les choses évoluent » commente-t-il.
Pas encore de confrontation
Pour le moment, aucune confrontation entre les deux jeunes, et a fortiori aucune reconstitution, n'a été ordonnée par le juge d'instruction. Des actes attendus par la famille de la victime. « Il va y avoir un coup d'accélération », espère Benjamin Roze, le frère de Jérémy.
« Ce sera un soulagement de savoir qui a donné le coup de couteau » dit Christian Roze, le père de Jérémy, en ajoutant que la famille considère que les deux suspects sont « coauteurs ». « On compte aller devant la cour d'assises avec cette qualification ».
Pour les membres de la famille, il est certain que le meurtrier n'était pas tout seul. « Au minimum deux contre un », assure Benjamin Roze. « À un contre un, Jérémy aurait pu partir ».
Il apparaît dans le dossier que les deux protagonistes, qui se sont connus peu de temps avant les faits, sont arrivés de Limoges, le 25 février, puis repartis le lundi 28 février dans la préfecture de la Haute-Vienne.
Le rôle du troisième est encore mal défini. « Il n'a fait que les héberger », atteste Me Hélène Simon-Grassa. « Il n'a pas été informé de l'agression, il l'a apprise quelques jours après ».
Le week-end du meurtre de Jérémy, plusieurs autres agressions au mode opératoire similaire sont imputées au trio. Des passants isolés s'étaient fait délester de leur téléphone ou de leur argent.
Selon nos informations enfin, les enquêteurs cherchent à déterminer si d'autres étaient présentes dans le logement qui a hébergé les deux suspects le soir du drame.
http://www.sudouest.fr/2012/02/27/qui-est-le-meurtrier-644218-4294.php

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