lundi 20 février 2012

Feu vert pour la camionnette

Les enquêteurs en charge du meurtre de Maxime", cet adolescent de 14 ans retrouvé mort le corps en partie calciné près d'Etouvans et dont le meurtre en janvier pourrait avoir été motivé par une simple moto, "s’intéresseraient très sérieusement à la camionnette de l’abbé Viennet" le curé local, ex proche de feu l'abbée Pierre… "Il a l’habitude de la prêter à plein de gens dont des jeunes, alors… "
Ces petites phrases, assaisonnée à des sauces plus piquantes les unes que les autres, revient, grossit et s’amplifie dans les conversations à Étouvans et aux alentours. Une rumeur plus que persistante.
Il faut dire qu’elle est célèbre, cette fameuse camionnette Jumper, couleur vert émeraude, affichant aujourd’hui 195.000 kilomètres au compteur. Elle a même fait l’objet d’un livre intitulé « Elle est verte la camionnette », écrit par Jean-Marie Viennet et publié fin 2008.
Alors, rumeurs fumeuses ou authentique piste à explorer ? Le plus simple est de demander au principal intéressé de quoi il en résulte et de filer au marché de Montbéliard où, depuis des années, le curé d’Étouvans, aujourd’hui âgé de 75 ans, a l’habitude d’aller à la rencontre des gens.

« Je vais vous dire la vérité… »

Première constatation : sur la place, au milieu des commerçants, stationne bien l’engin coloré. Comme chaque samedi matin et depuis dix-huit ans qu’il va ainsi à la rencontre du chaland sur les marchés de Montbéliard et L’Isle-sur-le-Doubs. L’abbé discute de la vie, de ses affres et de tout ce que le quidam qui s’arrête là veut bien lui livrer pour tenter de soigner ses maux à l’âme.
La question est directe, la réponse tout autant. « Je vais vous dire la vérité », confesse d’emblée Jean-Marie Viennet, ex-proche de feu l’abbé Pierre, père d’Emmaüs. « Les gens ont dit que, parmi les véhicules qui avaient circulé le mardi, il y avait ma camionnette. J’ai été entendu par les gendarmes il y a de cela deux jours. Je leur ai dit que le mardi en question (N.D.L.R. : 10 janvier, date du meurtre de l’adolescent de 14 ans), j’ai effectivement prêté ma camionnette à quelqu’un qui me l’avait demandée. Il en avait besoin pour aller à Montbéliard chercher je ne sais quoi. Il me l’a empruntée à 14 h et m’a rendu les clés à 18 h. »

L’enquête semble stagner

Or, d’après la chronologie de cette tragique soirée, Maxime Roussel aurait quitté le domicile de ses parents aux alentours de 18 h, donc, a priori, après le retour de la camionnette. À tout le moins, dans un créneau suffisamment proche pour être incompatible avec une quelconque participation au crime.
Une porte se refermerait donc avant même d’avoir été réellement entrouverte. Pour preuve, selon l’abbé Viennet, les enquêteurs n’ont même pas pris la peine de visiter le véhicule ni de procéder à la moindre collecte d’indices éventuels. Sans compter que le propriétaire du véhicule aurait sans doute remarqué des traces suspectes sur l’habillement de bois de l’intérieur de sa camionnette. Intérieur nickel chrome.
Voilà qui devrait tuer dans l’œuf une rumeur. Pour le reste, l’enquête semble stagner. L’arme du crime n’a toujours pas été retrouvée, pas plus que des complices présumés n’ont pu être identifiés. Comme le confiait un proche du dossier : « On pensait avoir beaucoup d’éléments au départ et on se rend compte que l’on n’en a pas tant que cela. »
http://www.estrepublicain.fr/faits-divers/2012/02/18/feu-vert-pour-la-camionnette

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