Hier, sept ans après les faits, le tribunal s'est penché sur le braquage à main armée du café de l'Hippodrome à Châlons-en-Champagne. En son absence, l'un des auteurs a été condamné à trois ans de prison. Un mandat d'arrêt a été décerné à son encontre.
«ENCULÉ, la caisse ! » Une arme braquée sur lui, une autre à vingt centimètres de la tête de son épouse. Le 22 juin 2004, vers 20 h 20, les exploitants du café de l'Hippodrome se sont trouvés nez à nez avec deux hommes encagoulés et armés, visiblement en manque et vraisemblablement à la recherche d'argent pour se procurer leur dose.
Comme chaque soir le patron est derrière son bar en train de ranger ses verres. Son épouse nettoie le sol… Leur fille de 15 ans est dans une pièce attenante au bar. En entendant crier, elle va pousser la porte et entrer dans le bar. Son père aura le réflexe de pousser une étagère sur l'un des braqueurs et de sortir du café pour appeler au secours. Pris de panique, les deux hommes, l'un plus grand et corpulent que l'autre, vont prendre la fuite avec le fonds de caisse… A peine 400 euros.
Une enquête de voisinage, des appels anonymes vont permettre aux policiers de remonter jusqu'à Olivier Barrois, un Châlonnais de 30 ans, déjà condamné à huit reprises. Un prévenu, absent hier, qui a toujours nié les faits.
Appels anonymes
L'homme avait été mis en cause le 25 juin 2004, trois jours après les faits, à la suite d'un appel anonyme. Il se serait vanté d'avoir braqué le café. Entendu, il avait indiqué avoir mangé au McDo le soir des faits avec sa compagne, puis avoir regardé un match de football. Son emploi du temps sera alors confirmé par sa compagne et la perquisition orchestrée à son domicile se révélera infructueuse.
Finalement, le 20 octobre 2004, il sera de nouveau mis en cause par un couple qu'il aurait lui même balancé pour une histoire de stupéfiants. Placé en garde à vue, il niera de nouveau les faits, mais sa concubine reviendra sur sa version, indiquant qu'il était sorti après le McDo. Olivier avouera alors être ressorti pour acheter des produits stupéfiants, mais niera le braquage. Pour autant, la gérante le reconnaîtra à sa corpulence et son zozotement. Olivier Barrois était, en fait, un client habituel.
Le second prévenu, 24 ans, dont la participation est bien plus trouble, avait également été mis en cause, le 30 juin 2004, à la suite d'un appel anonyme. Un bonnet en laine avec deux trous au niveau des yeux sera retrouvé dans un bac à fleurs lors de la perquisition, mais ne permettra pas vraiment de le relier aux faits. Tout au long de la procédure, il niera par ailleurs son implication dans ce braquage.
Hier, difficile pour le tribunal de faire la part des choses et de lever les zones d'ombres dans ce dossier. Difficile surtout - en leur absence - de vérifier la taille, la corpulence, et la couleur de leurs cheveux. Rappelant les éléments à charge de l'enquête, Anne Guérin, substitut du procureur, a requis 3 ans d'emprisonnement pour Olivier Barrois avec mandat d'arrêt. Le doute devant prévaloir, elle a requis une relaxe pour le second prévenu.
Sept ans après les faits, l'un des braqueurs est finalement tombé. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet et condamné Olivier Barrois à 3 ans de prison ferme. Un mandat d'arrêt a été décerné à son encontre. Le second prévenu a été relaxé au bénéfice du doute.http://www.lunion.presse.fr/article/marne/lun-des-braqueurs-tombe-plus-de-sept-ans-apres-les-faits
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