mardi 17 janvier 2012

Le violeur d'Élodie Kulik identifié grâce à son ADN

Grégory Wiart, un jeune Axonais mort en 2003, un an après le meurtre d'Élodie Kulik, a été trahi par son ADN. Les gendarmes recherchent ses complices.

Après dix ans d'investigations, les hommes de la section de recherches de la région de gendarmerie de Picardie ont enfin pu mettre un nom sur le violeur d'Élodie Kulik. Il s'agit de Grégory Wiart. Ce jeune homme est décédé un an après les faits, à l'âge de 24 ans. Il est aujourd'hui enterré dans le petit cimetière de Montescourt-Lizerolles, un village proche de Saint-Quentin, dans l'Aisne.

Prélèvement d'ADN nucléaire


Les gendarmes sont parvenus à ce résultat grâce à une technique qui, jusqu'à ce jour, n'était utilisé qu'aux États-Unis.

En janvier 2002, alors qu'Élodie Kulik, directrice d'agence bancaire de 24 ans, avait été violée, étranglée, et que son corps avait été en partie brûlé à Tertry, dans l'est de la Somme, les gendarmes avaient prélevé, sur son corps et dans un préservatif, des traces d'ADN nucléaires. L'ADN nucléaire est la carte d'identité génétique d'une personne. Seuls les jumeaux monozygotes possèdent le même.

Mais, malgré plus de 5000 prélèvements, les comparaisons avec le fichier national automatisé des empreintes génétiques n'avaient pas «matché», comme disent les enquêteurs. Ils ont donc décidé, après avoir reçu les autorisations nécessaires du juge d'instruction Jordane Duquenne, d'utiliser une technique américaine. Il s'agit de comparer l'ADN nucléaire prélevé sur une scène de crime avec des ADN qui s'en rapprochent fortement.

C'est ainsi que les gendarmes sont tombés sur l'ADN d'un homme qui avait été confronté avec la justice: le père de Grégory Wiart. Il était, au moment des faits, incarcéré dans le cadre d'une affaire d'agression sexuelle sur mineur. C'est son ADN qui a permis de confondre le fils.

Questions sur l'accident


Des questions se posent désormais sur les circonstances de l'accident qui a coûté la vie à Grégory Wiart en2003. Les faits se sont déroulés alors que le jeune homme était seul au volant de son véhicule. Il circulait sur une ligne droite. Sa voiture a percuté un camion qui circulait en sens inverse. Grégory Wiart a été tué sur le coup. Les prélèvements effectués par la suite ont permis d'établir qu'il n'avait pas bu d'alcool, pas plus qu'il n'avait consommé de drogue. Alors son secret, partagé avec - au moins - deux autres criminels, était-il trop lourd à porter? A-t-il tenté de se suicider? Beaucoup d'investigations restent à mener dans l'entourage de celui qui était présenté comme «un filou de première», à Montescourt-Lizerolles.

Le violeur n'était pas seul


Car on le sait depuis le début de l'enquête, Grégory Wiart n'était pas seul le soir du drame. Au moins deux personnes étaient avec lui. Qui?
Jacky Kulik, le père d'Élodie, en est convaincu... Les gendarmes de la section de recherches vont finir par les retrouver: «Un jour les assassins seront en face de moi à la cour d'assises. Ils n'ont pas qu'une seule mort sur la conscience mais deux: celle d'Élodie et celle de ma femme, qui est restée dix ans dans le coma après avoir tenté de mettre fin à ses jours parce qu'elle ne supportait plus de vivre sans sa fille. Je veux qu'ils finissent leur vie en prison»

Dix personnes entendues


Lundi, dix personnes devaient être entendues dans des gendarmeries du département de l'Aisne. Selon nos informations il s'agit de proches, d'amis ou de membres de la famille de Grégory Wiart.

Reste aussi à savoir pourquoi et comment la jeune banquière a été tuée. La commune de Montescourt-Lizerolles est proche de Saint-Quentin. Elle n'est pas non plus très éloignée de Tertry, lieu ou on a découvert le cadavre martyrisé de la jeune femme. Ses agresseurs vivent sans doute leurs derniers jours de tranquillité. Le filet tendu depuis dix ans par les gendarmes se resserre chaque jour un peu plus autour d'eux

Dix ans, presque jour pour jour, après la mort de sa fille, Jacky Kulik qui, la semaine dernière à Péronne avait organisé une marche en mémoire de sa fille, connaît enfin un des agresseurs de sa fille.

Lundi soir, au sortir du palais de justice d'Amiens, il pleurait. Des larmes si longtemps retenues à force de vouloir être fort. Des larmes de joie parce qu'il sait enfin. Des larmes de tristesse et de rage parce que celui qui a violé sa fille ne répondra jamais de ses actes devant la justice des hommes.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Le-violeur-d-Elodie-Kulik-identifie-grace-a-son-ADN

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