jeudi 26 janvier 2012

Affaire Kulik: la recherche de l'ultime preuve

L'opération de gendarmerie s'est déroulée mardi matin. Le corps du suspect numéro1 dans le meurtre d'Élodie Kulik a été transféré à Saint-Quentin, puis a été réinhumé.

Ce mardi matin, le jour ne s'est pas encore levé sur Montescourt-Lizerolles, cette commune de l'Aisne située à une dizaine de kilomètres de Saint-Quentin. Le cimetière, à l'entrée de la commune, est cerné par un dispositif de gendarmerie. Une cinquantaine de militaires du groupement de l'Aisne en interdit l'accès. Une bâche verte a été tendue sur les portes de l'entrée principale et une barrière métallique ferme la petite rue qui donne sur l'entrée secondaire.

Le fourgon blanc des techniciens de l'identification criminelle de l'Aisne est déjà dans le cimetière à quelques pas de la tombe de Grégory Wiart, juste à côté de la grande croix blanche qui se trouve au milieu du cimetière. Mis à part la dizaine de journalistes présents sur les lieux, à l'extérieur du cimetière, l'événement n'attire pas les habitants de la commune. Tout juste quelques mères de familles, qui conduisent leurs enfants à l'école, ralentissent-elles au passage.

Aux environs de 8heures, Jordan Duquenne, le juge d'instruction amiénois, chargé du dossier du viol et du meurtre d'Élodie Kulik, arrive sur les lieux, en compagnie de sa greffière et entre dans le cimetière. Il est suivi quelque temps plus tard par Bernard Farret, procureur de la République d'Amiens, puis par un médecin légiste de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). Le fourgon mortuaire d'une entreprise de pompes funèbres entre dans le cimetière. Les opérations d'exhumation débutent véritablement. Quelques coups de maillet frappant sur une pierre résonnent dans le cimetière et le corbillard, escorté par des motards, file vers Saint-Quentin.

Dans un petit bar du centre-bourg, les consommateurs commentent l'actualité du jour. Assis seul à une table, un habitant de la commune se souvient de «Greg» comme on l'appelait ici. «Quand j'ai su que ça pouvait être lui le violeur, ça m'a fait un coup. je l'avais connu gamin. Je n'ai jamais eu de problème avec lui. Son lieu c'était "Le coq vainqueur", un autre bistrot de la commune. Il était toujours assis à côté du bar et ne parlait pas trop. Quand il n'avait pas bu, il ne causait pas, mais il buvait souvent. Il était amoureux de sa compagne à l'époque, ça se voyait, mais on disait aussi qu'il était capable d'être violent avec elle. Quand il est mort et que j'ai su qu'il n'avait pas bu, je me suis dit "C'est pas possible. Il s'est suicidé"»

En fin de matinée, le corbillard, toujours escorté par un dispositif de gendarmerie, retourne au cimetière de Montescourt-Lizerolles. Le corps de Grégory Wiart est à nouveau déposé dans sa tombe où il se trouvait depuis neuf ans. Les prélèvements d'ADN ont été effectués à l'institut médico-légal de Saint-Quentin. Dans quelque temps, on pourra, peut-être, définitivement affirmer que ce jeune homme est bien celui dont le sperme a été découvert sur la scène de crime.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Affaire-Kulik-la-recherche-de-l-ultime-preuve

Aucun commentaire: