vendredi 25 novembre 2011

Le meurtrier du cafetier de Clermont (Oise) nie la préméditation

Depuis hier et jusqu’à demain, Raymond Delormel, 43 ans, comparaît devant les assises d’appel de la Somme pour le commis dans la nuit du 16 au 17 octobre 2007 de Jacky Vinet, 55 ans, le propriétaire du bar- de à Clermont (Oise). Devant la cour d’assises de l’Oise, il y a un an, Delormel avait été condamné à trente ans de prison assortis de vingt de sûreté. Il avait décidé de faire appel de cette peine prononcée par la cour et les jurés.
Le cafetier avait été égorgé à l’aide d’une feuille de boucher, selon les dires de son meurtrier — ou plutôt avec son Laguiole bien aiguisé selon les experts —, dans son appartement situé à l’étage de l’établissement. Raymond Delormel a reconnu rapidement les faits : « C’était mûrement réfléchi ce qu’il faisait, a estimé hier à la barre Jean-Louis Cauvet, gendarme retraité qui avait participé à l’enquête. Il savait que Vinet était homosexuel. Il a tout fait pour entrer chez lui, pour le tuer et le voler. L’agression s’est faite en un quart d’heure. Il est monté avec la feuille de boucher trouvée dans la cuisine. »
Après le meurtre, Delormel avait quitté les lieux pour rentrer chez lui se laver. Sa compagne aurait nettoyé la feuille de boucher. Puis il était retourné sur place avec elle pour récupérer une partie du dérisoire butin composé notamment de cartes bleues, cigarettes et alcool : « Il faut avoir un certain sang-froid pour égorger quelqu’un, revenir sur les lieux, commettre un cambriolage et vérifier que la victime est bien morte », ajoute l’ancien enquêteur de la gendarmerie.

Il réclame de l’argent

Hier, l’accusé a pris une première fois la parole pour exclure toute idée de préméditation de sa part : « Ce soir-là, j’y allais pour discuter, tente d’expliquer Raymond Delormel. Je venais de m’engueuler avec ma compagne. Elle ne me donnait pas satisfaction sur le plan sexuel. J’avais eu deux relations avec monsieur Vinet quelques mois plus tôt. Ce soir-là, je lui ai proposé un massage. J’ai évoqué mes problèmes d’argent. J’étais au désespoir par rapport à mes problèmes de couple. »
Puis il poursuit : « Au moment du massage, je lui ai demandé une somme conséquente. Il ne voulait pas m’aider. Je suis partie en bad trip. J’ai pris mon Laguiole. Je lui ai asséné quatre petits coups de couteau dans le dos. Il s’est retourné. J’ai donné des coups de poing, de genou… Il était par terre dans le coaltar. J’ai perdu le couteau. Je suis parti dans une folie meurtrière à la con. J’ai alors pris la feuille de boucher dans sa cuisine, chez lui. J’y suis retourné pour me faire le plus d’argent. » Sa version sera contredite par les experts, qui ont estimé que le cafetier a bien été égorgé sur son lit. Pour eux, Jacky Vinet était conscient. Il s’est débattu et s’est vu mourir.
Muté depuis en Guadeloupe, Christophe Koenig, qui a interrogé Raymond Delormel pendant sa garde à vue, l’assure : « Son meurtre était bien fomenté mais étrange. Il a assumé son geste. Il n’avait pas d’émotion. Il en parlait comme d’un match de football. C’est un meurtre crapuleux. Il voulait pouvoir montrer qu’il avait de l’argent, acheter une voiture à sa concubine, ce qu’il a d’ailleurs fait dès le lendemain. »
http://www.leparisien.fr/oise-60/le-meurtrier-du-cafetier-de-clermont-oise-nie-la-premeditation-24-11-2011-1736646.php

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