Camouflet pour le procureur général de la cour d'appel de Douai. La chambre criminelle de la Cour de cassation vient de rejeter sa demande de dessaisissement des juges lillois enquêtant sur l'affaire de proxénétisme liée à trois hôtels lillois. Olivier de Baynast estimait que "l'impartialité et la sérénité de la justice étaient susceptibles d'être mises en cause" du fait de l'implication présumée dans ce dossier d'un avocat lillois et d'un haut responsable policier du Nord. La Cour de cassation, plus haute juridiction en France, en a jugé autrement. L'avocat général avait plaidé avec des mots assez durs contre cette demande de dépaysement estimant la requête non fondée, et affirmant que "le choix du juge à la carte, ce n'était pas l'État de Droit."
Avocats de la défense et syndicats de magistrats se disent soulagés par cette décision. Le 25 octobre, la demande de dessaisissement des juges lillois par la cour d'appel de Douai avait provoqué une levée de boucliers. "C'est une décision normale et courageuse qui préserve l'indépendance de la justice, affirme Maître Berton, l'avocat du directeur du Carlton Francis Henrion. Mon client a été entendu pendant 7 heures. Il doit être remis en liberté par les magistrats lillois. La requête du procureur général de Douai ne comportait aucune raison valable de délocaliser le dossier. La décision de la chambre criminelle est une véritable gifle personnelle"
DSK bientôt entendu
L'audition de Dominique Strauss-Kahn, dont le nom est très largement cité dans le dossier, devrait désormais être programmée assez vite. Le 16 octobre, l'ancien patron du FMI avait demandé à être "entendu le plus rapidement possible par les juges" en charge de l'enquête afin que "soit mis un terme aux insinuations et extrapolations hasardeuses et (...) malveillantes".
Dans cette affaire, huit personnes ont été mises en examen, parmi lesquelles le propriétaire et des responsables de l'hôtel Carlton de Lille, ainsi qu'un avocat et le commissaire Jean-Christophe Lagarde, chef de la sûreté départementale du Nord.
Ce dernier est soupçonné, avec des entrepreneurs nordistes, d'avoir participé à la mise en relation de prostituées avec Dominique Strauss-Kahn. Par ailleurs, David Roquet, patron d'une filiale d'Eiffage, a reconnu qu'il avait réglé des frais liés à des parties fines à Paris et à Washington auxquelles auraient notamment participé DSK et le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde.
Plainte d'Eiffage
Le groupe de BTP a déposé une plainte avec constitution de partie civile pour abus de biens sociaux, qui vise notamment cet entrepreneur.
L'affaire semble avoir un lien avec la mise en examen au début du mois d'octobre à Courtrai, en Belgique, de quatre personnes pour des faits de proxénétisme. Parmi elles figurent un tenancier français de maisons closes en Belgique, Dominique Alderweireld, surnommé "Dodo la Saumure", ainsi que son épouse.
http://www.lepoint.fr/societe/carlton-le-dossier-reste-a-lille-09-11-2011-1394471_23.php
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