Officiellement, Myriam Sakhri s’est donnée la mort avec son arme de service, le 24 septembre dernier, dans son logement de service de la caserne Delfosse, à Lyon. Mais ses proches, auprès desquels la jeune femme de 32 ans s’était plainte à de multiples reprises «de faits de harcèlement subis par plusieurs de ses collègues», n’y croient pas.
Les sœurs et le beau-frère de la jeune femme ont donc porté plainte contre X mercredi 19 octobre pour «homicide involontaire, harcèlement moral et provocation au suicide». A travers cette plainte, dont 20 minutes a obtenu copie, les plaignants représentés par David Metaxas, réclament l’ouverture d’une enquête pour que toute la lumière soit faite sur «la mort brutale et inattendue» de Myriam et les faits dont elle s’estimait victime. «Aujourd’hui, sa famille doute de tout, y comprit du fait que cette jeune femme pleine de projets ait elle-même tiré», indique David Metaxas.
Actes d’intimidation et injures à connotation raciste
«Dans les mois qui ont précédé son décès, et plus particulièrement à la suite de son affectation à la caserne Bichat, en juillet 2010, elle fut l’objet d’actes d’intimidation, d’injures souvent à connotation raciste et plus généralement d’agissements répétés ayant à l’évidence pour objet et effet de dégrader ses conditions de travails et susceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité», peut-on lire dans la plainte. Selon sa famille et ses amis, la gendarme aurait alors alerté sa hiérarchie. «Mais rien ne fut entrepris pour faire cesser cette situation inacceptable», déplore l’avocat.En juillet dernier, la jeune femme, en poste au centre opérationnel et de renseignement de la gendarmerie, s’était même rapprochée de l'association de défense des droits des militaires (Adefdromil). Après un arrêt maladie puis une nouvelle affectation, elle avait repris contact avec l'association le 19 septembre pour se plaindre à nouveau de ses «souffrances» au travail.
Fin septembre, l'inspection générale de la gendarmerie a été saisie de deux enquêtes, l'une pour recherche des causes de la mort, l'autre pour harcèlement. «Mais la famille n’a jamais eu accès aux éléments du dossier, au rapport d’autopsie», déplore David Metaxas qui souhaite que ses clients soient désormais «partie prenante de cette enquête».
http://www.20minutes.fr/societe/809580-lyon-famille-gendarme-retrouvee-morte-caserne-lyon-porte-plainte-homicide-involontaire
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