vendredi 16 septembre 2011

Deux familles otages d’un marchand de sommeil

La présence de ce grand pavillon est un peu incongrue au beau milieu de hangars dans une zone d’activités de Coignières. Et l’idée que cette maison a été découpée en neuf logements est encore plus étonnante. Pour deux familles qui vivent là, ce pavillon est devenu synonyme de cauchemar depuis maintenant plus d’un an
Leurs logements sont situés en sous-sol, avec pour seules ouvertures des soupiraux de quelques centimètres de hauteur.

Diaraye vit dans 24 m2 avec son compagnon et ses trois enfants. Le propriétaire leur faisait payer 630 € par mois. Ici, l’ambiance est étouffante, l’humidité omniprésente et, depuis plusieurs mois, les rats entrent et sortent à leur guise. « Il y a quelque temps, mon bébé de 8 mois s’est fait mordre au pied en pleine nuit, raconte Diaraye. J’ai beau essayer de reboucher les trous par lesquels ils entrent, les rats en font de nouveau, se glissent par les embrasures des fenêtres, arrivent par les canalisations… C’est invivable! »
Tellement invivable qu’une visite des services sociaux a conduit à un arrêté d’insalubrité émis par la préfecture en septembre 2010. Le propriétaire des lieux avait six mois pour trouver une solution. Soit il faisait les travaux de rénovation, soit il relogeait les deux familles. Or, depuis un an, Diaraye et sa voisine Dominga n’ont rien vu venir. Les inondations se multiplient, les compteurs d’eau fuient, les conduites électriques pendent des plafonds et les évacuations des WC du dessus se répandent régulièrement dans la salle de bains de Dominga… Depuis quelques mois, lassées de ne pas obtenir de réponse de leur propriétaire, les deux familles ont choisi de ne plus payer de loyer. Hier, nous avons tenté de joindre le responsable de la SCI des Broderies, qui n’a pas donné suite à notre appel.
« On a le sentiment que ces gens ont été oubliés, se révolte Marie-Laure Segal, membre du Secours populaire et qui épaule les deux foyers dans cette lutte pour décrocher un logement plus sain. Il faut absolument que les pouvoirs publics se mobilisent pour les reloger. » Pour Diaraye, il n’est pas question de rester plus longtemps ici. « Mes trois enfants de 6 ans, 4 ans et 8 mois sont asthmatiques, raconte-t-elle. Ils n’osent même plus se rendre dans la cuisine de peur de croiser des rats. » En juillet 2011, elle et son compagnon ont renouvelé auprès de la mairie une demande de logement social qui avait été faite en mai 2010.
« Nous avons alerté les services sociaux, explique le maire de Coignières, Henri Pailleux (UMP). Mais aujourd’hui, nous n’avons aucun logement social à proposer à ces familles. Selon la procédure, la préfecture doit les reloger, aux frais de ce propriétaire qui semble d’une extrême négligence et d’une extrême mauvaise foi. »
http://www.leparisien.fr/yvelines-78/deux-familles-otages-d-un-marchand-de-sommeil-16-09-2011-1609915.php

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