mercredi 3 août 2011

Françaises tuées en Argentine : le nouveau suspect maintenu en détention

La justice argentine a maintenu mardi soir en détention le nouveau suspect dans l'enquête sur le meurtre de deux touristes françaises retrouvées sur le site de randonnée du mont San Lorenzo près de Salta (nord). Le suspect, Daniel Vilte, arrêté dans la nuit de lundi à mardi sur ordre du juge d'instruction de Salta, Martin Perez, "a apparemment participé à une action concernant l'arme (du crime), probablement son achat ou sa vente", a déclaré une source proche du bureau du juge. Martin Perez a précisé qu'il entendrait mercredi "deux témoins selon lesquels cet homme a à voir avec les armes utilisées dans les assassinats". Dans une interview à l'AFP, le juge a affirmé que l'enquête pour double homicide volontaire se concentre sur la période d'une dizaine de jours avant la découverte des corps, le 29 juillet, sur lesquels il n'y a ni témoignages, ni indices.

Les corps de Cassandre Bouvier, 29 ans, et Houria Moumni, 24 ans, qui présentaient des impacts de balle ont été retrouvés vendredi sur le site de randonnée du mont San Lorenzo, à 12 kilomètres à l'ouest de Salta (1 600 kilomètres au nord de Buenos Aires). "Il y a un laps de temps sur lequel nous n'avons absolument rien. Aucun élément entre le 15 juillet - jour où elles sont parties sur le chemin de randonnée - et le 29 juillet - jour de la découverte des corps. Nous n'avons ni témoignages, ni indices", a souligné le juge. Selon les résultats de l'autopsie, les victimes étaient mortes depuis 48 ou 72 heures quand leurs corps ont été découverts, a expliqué le juge, le double assassinat ayant donc pu se produire le 26 juillet. "C'est ce laps de temps de dix ou onze jours qui nous occupe dans l'enquête", a-t-il ajouté.

Premiers éléments
Pendant ce temps, les familles des victimes sont arrivées à Salta en compagnie de l'ambassadeur de France en Argentine, Jean-Pierre Azvazadourian, pour mettre au point avec le juge Martin Perez les détails du rapatriement des corps en Europe. L'aérogare où ils ont débarqué a été interdite d'accès aux journalistes et aucune source diplomatique française locale n'a souhaité fournir des précisions sur leur programme.

Selon les premiers éléments de l'enquête cités mardi par la presse argentine, Cassandre Bouvier, abattue d'une balle dans le front, a été victime d'un viol. Houria Moumni a, quant à elle, agonisé pendant plusieurs heures après avoir reçu une balle dans le dos alors qu'elle tentait d'échapper à son agresseur, a rapporté une source judiciaire citée par le quotidien national Clarin. "Houria Moumni a été atteinte par un coup de feu qui n'a pas été mortel. Une hémorragie l'a maintenue dans un état d'agonie pendant plusieurs heures, jusqu'à son décès, probablement à l'aube le lendemain matin", selon cette source. "Avant d'être atteinte par un tir, Houria Moumni a été frappée et a résisté à un viol. Après un affrontement avec son assassin, elle a réussi à lui échapper et a commencé à courir" sur un chemin boisé et escarpé, mais elle a "chuté, face contre terre, son agresseur est arrivé et l'a exécutée avec l'arme appuyée contre son dos", a encore rapporté la source judiciaire, citant les premières conclusions des experts légistes.

Violences policières
Mardi, la brigade d'investigation de la province de Salta a ratissé la réserve naturelle de la Quebrada de San Lorenzo, qui abrite le site de randonnée du mont San Lorenzo, où ont été retrouvés les corps, selon le bureau d'information de la justice fédérale. Un loueur de chevaux précédemment arrêté dimanche soir dans le cadre de la même enquête, Francisco Tejeda, a été libéré lundi soir faute de preuves. Dans un entretien avec l'AFP, il s'est plaint de violences policières, destinées, selon lui, à lui faire avouer le meurtre. Une source judiciaire a confirmé que le juge Perez avait été saisi de la plainte de Francisco Tejeda.

Le double homicide des étudiantes françaises a déclenché une vive émotion en France, où une enquête préliminaire pourrait être ouverte - sous réserve de l'accord des familles - pour "faire le lien avec l'enquête" argentine, a indiqué à l'AFP une source judiciaire. Côté argentin, les autorités affirment leur volonté de faire la lumière sur les circonstances du drame, qui pourrait fortement affecter la fréquentation touristique du nord du pays. Les deux Françaises étaient arrivées à Salta en autocar le 11 juillet, en provenance de Buenos Aires. Elles sont entrées sur le site de randonnée le 15 juillet, selon le registre du site, et leurs corps n'ont été découverts que le 29 juillet par des randonneurs.
http://www.lepoint.fr/monde/francaises-tuees-en-argentine-le-nouveau-suspect-maintenu-en-detention-03-08-2011-1359002_24.php

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