lundi 25 juillet 2011

Dominique Ferrari assassiné sur la terrasse de son restaurant

Jusqu'à hier matin, 9 h 15, le coin sentait encore très bon l'été. Sous le soleil, la plage de Vignale, à Ghisonaccia, commence à se remplir. Une belle journée estivale commence, mais des coups de feu claquent brutalement derrière celles et ceux qui sont déjà installés sur leurs serviettes de bain. Un drame vient de se jouer à quelques mètres, sur la terrasse du restaurant Les Deux Mâts, entre la plage et la pinède.

Tout s'est déroulé extrêmement vite. Des silhouettes ont été distinguées, de manière très furtive. Dominique Ferrari, le maître des lieux, vient de tomber, victime des tueurs qui se sont évanouis dans la nature. Deux hommes portant des vêtements sombres et des casques ont été aperçus. Arrivés à moto, ils ne sont pas éternisés après avoir fait feu. Alertés, les pompiers de Ghisonaccia n'ont pas traîné non plus sur la route de la mer. Malheureusement, ils ne peuvent que constater le décès du restaurateur visiblement atteint par plusieurs projectiles.

Une arme de poing de type 11,43

Dès l'entame de leur enquête, sur la scène de crime, les services de gendarmerie ont l'occasion de confirmer. Dominique Ferrari a été touché au thorax, à la tête et à la nuque. Sept à huit douilles ont été retrouvées. Elles correspondraient à l'utilisation d'une arme de poing de type 11,43.

10 h 45, la plage est de plus en plus fréquentée, les gendarmes élargissent le périmètre de sécurité au-delà de la terrasse du restaurant afin de prévenir l'arrivée massive de curieux. Les hommes de l'identification criminelle commencent leur travail habituel sur une enquête confiée à la section de recherche de la gendarmerie. L'épouse de la victime arrive très vite, sa fille la rejoint. La famille est effondrée, les témoignages de réconfort arrivent depuis Ghisonaccia, les élus municipaux en tête, malgré l'absence du maire, Francis Giudici, en déplacement sur le Continent. Les mines sont éplorées, incrédules. Une journée dominicale de l'été vient à peine de commencer, et tout a déjà basculé dans l'horreur.

Peu avant midi, un hélicoptère de la gendarmerie survole la zone, il conduit sur les lieux Jean-François Lelièvre, coordonnateur des services de sécurité intérieure. Ce dernier demeure une demi-heure sur la scène de crime, il s'en ira sans communiquer. Pas plus que le vice-procureur Benoît Couzinet, arrivé de Bastia en voiture en tout début d'après-midi. Le colonel Lionel Lavergne, commandant du groupement de gendarmerie de Haute-Corse, a également fait une brève apparition. 14 h 45, un véhicule des pompes funèbres emporte le corps. Une longue matinée vient de passer, les nombreux représentants de la population locale, encore présents, n'en reviennent toujours pas.

Un établissement incendié le 11 mai dernier

Juste après le drame, l'établissement voisin a fermé ses portes, par respect, mais aussi pour éviter l'effervescence qu'une abondante clientèle aurait pu provoquer. Son propriétaire avait été lui-même victime d'une tentative d'assassinat l'année passée. Dominique Ferrari, lui, n'avait pas encore commencé sa saison. Son établissement avait été détruit par un incendie le 11 mai dernier. En pleine reconstruction, il espérait ouvrir au début du mois d'août. Voilà pourquoi il passait son temps à observer l'évolution d'un chantier qui ne faisait pas relâche le dimanche. C'est là, à deux pas d'un ouvrier en plein travail, que les tueurs l'ont surpris. Prenant des risques sur un site touristique et en plein jour, ces derniers ont visiblement choisi le début de matinée, à une heure où la fréquentation ne fait que commencer. Ils étaient manifestement bien informés, en même temps, sur les habitudes de leur cible.
Le climat délétère sur la Plaine orientale observait une accalmie. Les coups de feu qui ont déchiré l'air marin, hier, font ressurgir les heures les plus sombres.

http://www.corsematin.com/article/corse/dominique-ferrari-assassine-sur-la-terrasse-de-son-restaurant

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